Entrevue avec Marie-Gold

By: SashaFri, 04/03/2020
La règle d’or - Marie Gold

Le 25 mars est paru le tout premier album solo de la jeune rapper Montréalaise Marie-Gold. L’album intitulé La gle d’or a été composé avec différents producteurs et collaborateurs de son choix. On retrouve ici enfin la première offre complète de l’artiste émergente.

Pour souligner l’occasion je me suis entretenu avec elle pour en apprendre un peu plus. (Tout en respectant la distanciation sociale, là, on gère).

 

Marie-Gold par John Londono

Marie-Gold | Crédit Photo : John Londono

So, Marie, parle-moi un peu de ton album. Outre les collabos et les évènements qui l’entourent, il représente quoi cet album pour toi profondément ?

C’est un premier album, un premier jet d’un ensemble cohérent. Ce qui était important, c’est que les textes soient travaillés, soutenus par une production musicale riche et surprenante, et que les thèmes soient variés. « Règle d’or » fait référence à la citation du philosophe George Bernard Shaw : « La seule règle d’or est qu’il n’y a pas de règle d’or ». Dans la personnalité de l’album et celle de mon personage Marie-Gold, c’est de mettre de l’avant ce côté frondeur, qui souhaite revisiter les codes et les traditions, les questionner.

Quel a été ton plus grand obstacle durant la création de ton œuvre? Et comment t’en es-tu sortie?

La conciliation école-musique, qui est encore une dualité à ce jour. J’ai appris à garder mon sang-froid en gérant les deux, et à continuer à aller de l’avant. Aujourd’hui, je trouve davantage une balance, car les deux milieux, bien que distincts (le rap et la physique), se nourrissent l’un l’autre.
J’ai aussi appris à travailler avec une toute nouvelle équipe (Les collaborateurs sur l’album, la COOP Faux-Monnayeurs et Audrey Canuel en gérance). Un temps d’adaptation a été nécessaire pour trouver la balance au niveau du pouvoir décisionnel, et à savoir quand je devais accorder plus d’importance à l’oeil et l’oreille extérieure, sans nuire à mon intuition, mais plutôt en aidant au résultat final.

Aucun album de hip-hop n’est complet sans son lot de featurings. Pour ton single « Goélands » tu as fait appel à Lydia Képinski et Kirouac. Dis-moi en plus sur la genèse de cette collaboration.

Je devais initialement aller avec Kirouac en studio, pour une session X. Je souhaitais déjà faire un feat sur « Goélands », et j’ai rapidement tenu à avoir un triangle d’acteurs et d’actrices de la scène émergente. J’ai vraiment boqué là-dessus. Je trouvais que les énergies de Kirouac et Lydia “fittaient” parfaitement avec la track, ensemble. J’ai hyper appris en voyant la méthode de travail et d’enregistrement de Kirouac ; Aussi, bien qu’elle soit issue du milieu davantage rock/électro, Lydia a cette personnalité un peu “grunge” et sans limite, dont l’énergie peut bien s’associer à celle d’une chanson trap.

Qui d’autres as-tu sur ta wishlist de futurs collaborateurs ?

Je suis vraiment open. Je n’ai pas de nom en tête en particulier ; ça y va selon la track, ou avec qui je me retrouve en studio de façon organique. J’essaie de ne pas me jinxer non plus.

Parlant de mettre un spin positif sur les évènements qui nous habitent ces jours-ci. Tu en as profité pour être (aux fins de cette entrevue, du moins) la première artiste québécoise à sortir une chanson sur le sujet avec « L’amour au temps du corona ». En tout, ça t'a pris combien de temps pour pondre cette pièce ? Ça a dû faire réagir ?

Ça m’a pris douze heures : j’ai écouté le beat que Liam venait juste de m’envoyer ; J’ai écrit les lyrics ; Je les ai retravaillées, apprises par cœur ; Je me suis enregistrée, j’ai fait un mix minimaliste ; J’ai enregistré la vidéo et fait un montage très DIY sur iMovie. C’était hyper libérateur car je me retenais de faire une chanson sur les événements et le COVID, car je trouvais déjà les réseaux sociaux et les médias saturés en ce sens. Aussi, je ne voulais pas banaliser l’événement ou sembler le ridiculiser. Finalement, c’est une réalité que l’on partage tellement tous en ce moment, que c’est inévitable de l’aborder, tant elle génère des émotions particulières.

Marie-Gold par William Arcand

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