Angèle | Artiste découverte

By: Rosemarie HamelThu, 06/21/2018
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La jeune sensation Angèle est la prochaine artiste belge à surveiller.

 

Qui est Angèle?

Elle déborde de talent, elle est belle comme un cœur et elle a une voix mélodieuse. En observant quelques secondes son pedigree, il est facile de dire que la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre : son père, Marka, est un musicien reconnu et sa mère, Laurence Bibot, est comédienne et humoriste. C'est presque dire que cette jeune femme était prédestinée à briller sur les planches. Elle a aussi un frère rappeur qui a conquis déjà plusieurs continents : Roméo Elvis. Elle fait son chemin en étudiant le jazz et la musique classique. Elle faisait déjà fureur sur Instagram avec ses vidéos hilarants et ses reprises de chansons quand elle a piqué notre curiosité. Sa personnalité attachante et son sens de l’humour en entrevue ont tout de suite conquis l’équipe. La porte était grande ouverte pour l’artiste qui fusionne chanson française, poésie pop, électro et influences urbaines. La petite, elle en a dedans! On kiffe!

Dans le même genre que Stromae, la jeune blondinette est impressionnante. À seulement 22 ans, elle accumule des millions de vues sur ses vidéoclips extravagants. On ne cesse d’être émerveillé par l’apparence soignée de ses vidéos. Les couleurs, le concept, tout semble parfait. Elle a sorti trois succès et trois vidéos incroyables qui représentent un peu trop bien la vie des jeunes adultes de nos jours. 

Je veux tes yeux

Elle décrit parfaitement la relation qu’on souhaite entretenir avec quelqu’un à travers notre cellulaire. On le veut présent d’une façon physique ou mentale. On désire constamment son attention, sa personne entière. C’est à travers les yeux qu’on peut lire les intentions et les sentiments réels d’une personne.

« J'ai vu que t'as vu, tu réponds pas

Alors j'attends, toujours j'attends »

On attend souvent après le son latent de notre cellulaire pour un signe de vie. Toujours en train d’attendre après quelque chose qui n’arrivera peut-être jamais. On espère une simple connexion.

 

Plus loin, elle fait également référence à la nouvelle fonction « vue » sur la plupart des réseaux sociaux. Aucune réponse en retour, on sait qu’on vient de foirer notre chance d’être avec l’autre personne et ça nous vire à l’envers. On passe par des tonnes d’émotions : angoisse, colère, tristesse, mépris. Ô combien représentatif de l’angoisse que les réseaux sociaux peuvent créer chez nous pour quelque chose d’aussi minime.

« Je préfère l'illusion de t'avoir »

De plus, on finit par apprécier notre relation virtuelle avec le monde entier. On préfère garder cette illusion de connaitre réellement le plus de personnes possible. On préfère s’imaginer une panoplie de scénarios avec notre interlocuteur plutôt que lui faire face. Peut-être par peur que tout arrête? Par peur d’être déçu de la réalité? Ou simplement de la tournure des évènements? En même temps, on ne veut pas faire croire à l’autre qu’on le désire réellement. Avec le temps, on finira par se lasser de cette connexion virtuelle. On finira par se blâmer de ne pas avoir pris notre courage à deux mains et d’avoir investi notre temps sur nos écrans.

Non seulement elle livre son message par le sens de ses paroles, mais elle utilise une créativité remarquable pour créer une structure particulière de ses vers pour solidifier celui-ci. Les paroles sont écrites avec une simplicité désarmante, comme par message texte : simple, directe et impulsif. L’ère de la technologie définit sa vie et ses relations.

Le vidéoclip est soigné et possède une touche artistique impressionnante. La jolie belge traduit avec aisance ce comportement visant à attendre un signe de l’autre. Dirigée et réalisée par Charlotte Abramow, on obtient un vidéoclip hors du commun.

 

La loi de Murphy

“Should have been a lovely day, didn't end that way”

Probablement notre plus gros coup de cœur, La loi de Murphy, qui peut s'apparenter à la loi de l'emmerdement maximal, stipule que tout ce qui peut potentiellement tourner mal finira effectivement par tourner mal. Nous avons tous eu des journées où tout allait mal et où la meilleure option aurait été de rester couché à la maison. Angèle nous remémore que même si tout va de travers, il faut continuer et essayer de survivre aux pires journées.

 

Encore une fois, le vidéoclip est un mélange d’humour et de contenu artistique coloré. Il met en scène les petites choses du quotidien qui tendent à nous rendre dingues. Angèle traite d’une façon rigolote les pessimistes de ce monde.

« J'ai vite compris que c'était pas mon jour

C'était écrit sur cet écran

Que Murphy voulait ma peau »

Elle attire immédiatement notre attention grâce à la fraîcheur de sa chanson, son écriture déstructurée et son refrain entêtant. Un bonbon pour les yeux et pour nos oreilles. Elle nous fait prendre conscience qu’il y a toujours pire que d’avoir foiré son brushing. Plus besoin de se plaindre. Encore une fois, ON KIFFE GRAVE.


La thune

Dans cette chanson, elle s’en prend aux réseaux sociaux et à quel point cela peut devenir pathétique lorsque ces derniers ne sont pas utilisés de la bonne façon. Argent et popularité occupent le fond de nos pensées. Bien entendu, étant une admiratrice elle-même, la jeune accro prend du recul face à la situation en interpellant son propre comportement. Elle parodie avec brio notre monde où les likes, les selfies et les stories sont rois.

« La Thune est une chanson que j’ai écrite il y a quelques mois. Je remarquais à ce moment-là, le rapport étrange que l’on peut avoir avec les réseaux sociaux, cette idée de se montrer, de manière superficielle, toujours dans son plus bel élément et toujours seule face à son écran… »

– Angèle

Une mise en scène extrêmement travaillée, très colorée et avec un brin humoristique. On retrouve la jeune fille dans son univers pop complètement sauté.  

 

À chaque dégaine, le bruit de l’appareil photo s’enclenche, comme si le smartphone était plus puissant qu’une arme à feu. « J’ai trouvé amusant de jouer avec ce parallèle. Si on prend le glossaire, ‘dégainer son téléphone, shooter, tirer le portrait, en rafale, Bullet-time’ ou simplement la posture visuelle, les personnes braquent leur téléphone, la comparaison fonctionne » explique Aube Perrie réalisateur.

Tout est faux, mais tout est beau. Un peu comme Instagram, non? On joue avec un parallèle entre les bruits d’appareils et les bruits des armes de feu. Son auto-critique nous fait prendre conscience de la trop grande place qu’occupent les réseaux sociaux dans notre existence. Course aux likes, obsession de partager notre vie en photo et cette quête de la fame. On cherche peut-être beaucoup trop de reconnaissance auprès d’autrui? On n’a pas l’air un peu con à tirer tout ce qui bouge? Difficile de s’épanouir dans un monde aussi superficiel…

 « À quoi bon, t’es tellement seul derrière ton écran. Tu penses à ce que vont penser les gens… Mais tu les laisses tous indifférents. »

Les filles apparaissant dans le clip ont été recrutées parmi ses vrais abonnés. On peut retrouver leur nom d’utilisateur Instagram dans le générique.

 

Trois succès et trois vidéos hallucinants; elle n’arrête pas de nous épater. La sympathique jeune femme nous fait fondre et nous sommes impatients de découvrir ce qu’elle nous réserve pour l’avenir. Angèle sort son album le 5 octobre et fait la première partie de Damso en Europe. Une artiste qui vaut le détour! 

Twitter: @angele_vl / Instagram: @angele_vl / Facebook: /angeleouenpoudre

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