Review

Lydia Képinski lance son premier album intitulé Premier juin. Dès l’écoute de sa chanson portant le même titre que l’album, nous vivons une expérience auditive hors du commun. La recherche d’un ailleurs dans sa démarche artistique nous séduit totalement. La première impression est bonne.

Premier juin est un album déjanté où l’auditeur se sent constamment dans l’invention puisque ses références musicales semblent venir d’une planète, hors de notre système solaire. Évidemment, cela n’empêche pas d’aborder des thématiques bien terriennes. Celle qui se voit comme une vieille poétesse du 19e siècle traite les sujets de la maladie mentale, les plaisirs charnels, la mort, l’enfance, la relation abusive avec un franc-parler et un langage admirablement affilé.

Il y a de la tragédie chez cette jeune artiste. Tel un puissant éveil de la conscience, elle nous partage sa vision du monde dans laquelle elle vit et observe soigneusement les détails. Espiègle, elle se livre avec une vigueur juvénile qui donne à l’ensemble une souveraineté vitaminée.

C’est dans un rock-électropop parfaitement assorti que sa proposition musicale reste brillamment oxygénée et accessible. Bien qu’elle puisse parfois danser autour de la piscine des conventions, elle n’y plonge jamais. Pas même un orteil. Elle ne fait que la surveiller afin sûrement de ne pas y tomber par inadvertance.

Ce disque surprend et on aura rarement abordé le thème de mort avec autant de vitalité et de fougue. Comme quoi, il y a une première à tout!

 

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