Hervé Desrosiers – Les gens derrière la musique // Les gens de Stingray
En quoi consiste ton poste?
Je suis directeur de l’expérience utilisateur (UX), et j’ai une formation en design graphique. Je travaille principalement avec les artistes et les programmeurs responsables de l’interface utilisateur (UI). Au fil des années, j’ai appris à travailler avec eux, de sorte que je ne me sens plus comme le gars qui va au garage et qui ne comprend pas un traître mot de ce que lui dit le garagiste. C’est parfois difficile de justifier que même une fonctionnalité qui n’est pas nécessaire d’un point de vue technique vaut la peine d’être créée. L’expérience utilisateur devrait être attrayante et conviviale, et ce n’est pas quelque chose qui peut nécessairement être quantifié à l’aide de données. C’est plutôt subjectif.
Peux-tu nous décrire une journée de travail typique?
Au quotidien, je passe beaucoup de temps à créer des prototypes, ce qui est plutôt cool. Le volet un peu moins cool de ma job est de travailler aux ordinogrammes de tous les cas limite. Je regarde par exemple ce qui se passe lorsque l’utilisateur tente de se connecter ou lorsqu’une erreur survient. C’est la portion moins glamour de ma tâche, mais ça reste néanmoins super important parce que pousser les gens à utiliser l’appli est ce qu’il y a de plus difficile. Une fois que l’utilisateur se trouve dans l’appli, l’UX est généralement plus intuitive et plus conviviale.
Aimes-tu travailler dans l’industrie de la musique?
En fait, je suis moi-même musicien. Dans ma jeunesse, j’étais membre d’un groupe et la musique a toujours fait partie intégrante de ma vie. Avant de me joindre à l’équipe de Stingray, je travaillais avec notre chef de la direction technique, Mario Dubois. Il m’a parlé de Stingray à l’époque où c’était encore une petite entreprise en démarrage. À l’époque, je travaillais dans l’industrie des jeux mobiles, et j’y faisais davantage de gestion que je ne l’aurais souhaité.
De quel instrument jouais-tu quand tu étais dans un groupe?
Je jouais surtout de la basse et un peu de guitare. Je partageais aussi la portion chant avec un des quatre membres du groupe.
Depuis combien de temps travailles-tu chez Stingray?
Ça fait maintenant 12 ans. J’adore les gens avec qui je travaille. C’est ce que j’aime le plus de mon emploi. J’aurais de la difficulté à nommer une seule personne avec qui je n’ai pas aimé travailler au fil de mon parcours chez Stingray. Je crois que Stingray fait un excellent boulot à l’embauche, parce que l’environnement de travail y est réellement agréable.
Comment décrirais-tu l’ambiance chez Stingray?
Je travaille davantage du côté des développeurs. Mais l’environnement chez Stingray est différent de celui d’une entreprise où je développerais des bases de données pour quelque chose de super technique, et où je collaborerais uniquement avec des gens hyper rationnels et terre à terre. Comme nous développons des produits musicaux, même nos collègues responsables de la gestion d’actifs ou d’autres volets très techniques ont une attitude différente. L’industrie de la musique est un milieu moins rigide, et ça paraît au quotidien.
T’ennuies-tu de travailler au bureau?
Oui et non. J’apprécie le télétravail, mais je m’ennuie beaucoup du bureau et des gens. Les interactions quotidiennes et les échanges d’idées me manquent.
Peux-tu nous parler d’un projet sur lequel tu as particulièrement aimé travailler?
Les premiers produits que nous avons développés pour les plateformes télé, Stingray Musique pour Mediaroom. À l’époque, les applis télé faisaient tout juste leur apparition sur le marché. L’interface utilisateur était lourde et la technologie très limitée, mais je crois que nous sommes parvenus à créer quelque chose de décent. Certains fournisseurs utilisent encore la plateforme, donc je crois que ça demeure un produit pertinent encore aujourd’hui. C’était une aventure excitante parce que c’était tout nouveau pour moi et pour la majorité des gens impliqués dans le projet. J’ai aussi beaucoup aimé collaborer avec l’équipe de la programmation musicale pour ajouter des filtres et ainsi multiplier le nombre de chaînes disponibles dans l’appli.
Travailler chez Stingray a-t-il eu une influence sur tes goûts musicaux?
Oui! J’ai d’ailleurs une anecdote à ce sujet. À une époque, j’ai suivi des cours d’espagnol et nous écoutions souvent de la musique hispanophone. Mais à mes oreilles, chaque chanson sonnait comme la suivante, et je n’aimais pas vraiment ça. À la même époque, je tentais de développer une façon d’identifier les titres de notre catalogue musical pour les rendre plus facilement accessibles à nos utilisateurs. Grâce à ces « tags », quelqu’un qui cherchait par exemple de la musique des années 80 à écouter lors d’un souper entre amis pouvait facilement trouver ce qu’il cherchait. J’ai décidé de chercher de la musique en espagnol en appliquant divers « tags », et j’ai ainsi ouvert la porte à de tout nouveaux horizons musicaux. J’ai découvert des artistes dont je n’avais jamais entendu parler, que je n’aurais jamais connus si ce n’était pas de ce projet, et que j’écoute encore régulièrement aujourd’hui.
Quel est ton album ou ton artiste préféré en ce moment?
Un groupe mexicain appelé Hello Seahorse. Ce n’est pas nouveau, mais je viens de les découvrir. Ça sonne un peu comme de la musique indé des années 80. C’est presque étrange qu’une telle musique soit créée aujourd’hui, par de jeunes artistes.